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Plaidoyer associatif :
le lobbying éthique

Parvenir à un accord

L’influence des lobbies industriels dans l’élaboration de la loi n’est une surprise pour personne. Longtemps identifiés comme étant les véritables artisans de l’ombre des décisions politiques, les cabinets de lobbying agissent désormais au grand jour. Leur exercice est d’ailleurs règlementée par la loi Sapin II du 9 décembre 2016.

 

Ce que l’on sait moins, c’est que l’activité de lobbying n’est pas uniquement destinée à préserver les intérêts économiques du monde industriel, des chasseurs ou des acteurs de la malbouffe. Dans le champ associatif, on parle de « plaidoyer ». 

Ce terme trouve son origine dans l’activité juridique : « plaider pour le compte d’une autre personne afin d’obtenir une décision ». Son action se distingue néanmoins de la plaidoirie juridique. Il s’agit avant tout d’une action d’information et d’influence visant à faire entendre la voix des « sans-voix » qui ne disposent souvent pas de prise directe ou de moyens d’agir auprès du décideur publique.

 

Le plaidoyer associatif est aujourd’hui un outil d’action incontournable des ONG et des organisations de la société civile. Sa définition la plus courante telle que la reprennent la plupart des associations engagées dans ce type d’action est la suivante : « Le plaidoyer est une action menée par des organisations et des individus pour exercer une pression afin que change une politique ou un comportement spécifique d’un gouvernement ou d’une institution ».

 

En France, cette action est malheureusement méconnue, y compris par le monde associatif, car trop souvent associée au concept de « lobby » qui garde une connotation péjorative. Or, toute association oeuvrant sur des thématiques d’intérêt général, de préservation environnementale, de défense de consommateurs, de protection animale ou infantile, de solidarité ou de réinsertion sociale peut trouver dans l’évolution des textes législatifs une solution à sa problématique associative. 

 

L’objet du plaidoyer consistera alors à influencer la décision publique dans l’élaboration, la révision ou la mise en œuvre d’une loi, d’une politique, d’un décret ou d’un programme. Pour ce faire, il engagera différents modes d’action tels que la sensibilisation du public, l’information des décideurs, la production d’expertises ou l’intervention médiatique. Sa finalité : faire pression sur le législateur. 

Le savoir-faire du plaidoyeur repose donc dans sa capacité à utiliser l’un ou l’autre de ces leviers pour atteindre son but. Il procèdera à une analyse du projet associatif dont il aura à plaider la cause, le replacera dans un contexte législatif, identifiera les bons interlocuteurs à convaincre et définira la stratégie la plus adaptée. 

Il interviendra aussi bien auprès des instances nationales, Ministères, Assemblée nationale, Sénat, qu’au parlement Européen où naissent nombres de décisions politiques que le parlement Français ne fait que transposer dans le droit national. 

En intervenant sur des enjeux humains et non mercantiles,  le plaidoyer est donc au monde associatif ce que le lobbying est au secteur industriel…le sens de l’éthique et l’intérêt général en plus.

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